Homélie -16ème dimanche du Temps Ordinaire

Les commandements de l’Espérance : 2ème épisode tu aimeras le Seigneur ton Dieu
Ce dimanche continue le feuilleton Evangile de l’été, à suivre avec dimanche prochain. Cette année il porte donc sur le commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Nous avons le second épisode avec
l’accueil de Jésus par Marthe et Marie. Second épisode qui parle du commandement de l’amour de Dieu.

Le feuilleton évangile de l’été
Mais avant de voir comme dimanche dernier trois points plus une question, le rappel du feuilleton de l’Eté. Parce que à la question posée dimanche dernier par un docteur de la Loi, pour avoir la vie éternelle,
Jésus suscite la réponse, à savoir celle des deux commandements : amour de Dieu et du prochain comme soi-même. Nous avons eu avec la parabole du bon Samaritain l’illustration de l’amour du prochain
comme soi-même et avec cet épisode celui de l’amour de Dieu. Nous pouvons relier les deux avec la prière et surtout le don de l’Esprit, dimanche prochain.

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu : action et contemplation
Ainsi donc, pour avoir la vie éternelle, nous avons l’illustration du commandement de l’amour de Dieu avec ces épisodes bien connus de l’accueil du Seigneur par Marthe et Marie et par Abraham plusieurs
siècles auparavant.
Nous pouvons relever trois choses : prière et action, servir par avec l’amour qui vient de Dieu, accueillir Dieu dans le quotidien de sa vie.
La première chose, n’opposons pas trop vite Marthe ET Marie. Comme s’il y avait d’un côté l’action et de l’autre la contemplation. Or même les moines articulent travail ET prière. Encore moins dire que le travail
est une prière, au point de ne plus prier. Ou plutôt essayons d’être tour à tour Marthe ET Marie : hommes et femmes d’action ET de prière pour Dieu et pour tous.
Ensuite, servir mais pourquoi ? « J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale
retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis
rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien. » ( 1 Co 13, 1-3). Ce point m’est venu en rencontre de catéchèse cette
année avec des enfants, Cela rejoint les proverbes15,17 « Mieux vaut un plat de légumes servi avec amour que du veau gras et de la haine ». Non pas que Marthe était dans le mal, mais elle oubliait que le plus
important même dans le repas, ce sont les personnes avec qui l’on est et comment on les reçoit, avec l’amour qui vient de Dieu.
Troisième point : l’hospitalité de Marthe, Marie et Abraham qui accueillent Dieu dans leur vie quotidienne dans l’intimité de leur vie. Le rencontre au chêne Mambré est un épisode remarquable de la préfiguration
de la Trinité : le jeu entre le singulier et le pluriel : trinité des personnes et l’unité divine. Mais ceci est un autre point. Avec l’épisode de Marthe et Marie, l’hospitalité parle de l’accueil de Dieu au plus intime de
nos vies.
C’est ici un point extrêmement important de nos vies : j’entends pratiquement chaque jour dire « je n’ai pas le temps de prier, ou je n’y arrive pas. ». Or, nous avons tous le temps de manger, se brosser les dents,
dormir, un peu ou beaucoup mais on vit les choses importantes de la vie. On ne se pose pas la question de savoir quand mettre le repas, le sommeil. Pour la relation à Dieu, la prière cela devrait être pareil. Si j’ai
compris que c’était important, je mets le moment opportun. Si tant même nous n’avions aucun moment visible, il y a toujours les petits grains de sable qui viennent remplir un vase après ce qui nous semble
important. Il y a toujours de la place pour la prière si on croit à Dieu. Nous y reviendrons dimanche prochain…

Aimer De tout son cœur
Comme dimanche dernier, je peux m’arrêter là, mais comme dimanche dernier la question bonus. Cette fois-ci que veut dire aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme de toute sa force, de toute son
intelligence ?
Son cœur : la garde du cœur orientée vers Dieu. Chaque pensée, chaque intention peut être pesée à l’aulne de ce que Jésus aurait pu faire ou souhaiter que je fasse. Que je sois en lien avec lui en toute conscience,
lui notre ami.
Son âme : la prière est au plus intime de notre être. Il faut faire grandir en nous cette intériorité malheureusement bouffée par tous les écrans.
Sa force : volontairement, constamment, aimer Dieu. Vouloir accueillir son amour de toujours à toujours.
Son intelligence : encore un coup de pub pour les formations, bibliques, et autres, catéchèse d’adultes.

Ainsi pourrons nous aimer Dieu et suite au prochain épisode : le commandement de l’amour de Dieu et du prochain orientés dans notre prière par l’Esprit Saint.

Michel Leroy, curé

DtGn 18,1-10a
Ps 14 20/07/2025
Col 1,24-28
Lc 10,38-42