Les commandements de l’Espérance : 1er épisode tu aimeras ton prochain comme toi-même
Commence aujourd’hui le feuilleton Evangile de l’été, à suivre avec les deux dimanches suivants. L’été dernier, il portait sur l’eucharistie, cette année sur le commandement de l’amour de Dieu et du prochain.
Nous avons donc le premier épisode avec la réponse de Jésus au docteur de la loi. Premier épisode qui nous parle de l’amour du prochain comme soi-même.
Le feuilleton évangile de l’été
Pourquoi le feuilleton de l’Eté ? Parce que à la question qui lui est posée pour avoir la vie éternelle, Jésus suscite la réponse, à savoir celle des deux commandements : amour de Dieu et du prochain comme soi-
même. Notons au passage, le plein accord entre un maître de la Loi et Jésus, ce qui est à souligner et montre l’enracinement dans la foi juive de notre foi chrétienne. Nous avons donc avec la parabole du bon
Samaritain l’illustration de l’amour du prochain et avec l’épisode de dimanche prochain celui de l’amour de Dieu. Nous pouvons relier les deux avec la prière et surtout le don de l’Esprit.
Tu aimeras ton prochain
Ainsi donc, pour avoir la vie éternelle, nous avons l’illustration du commandement de l’amour du prochain par la parabole du bon Samaritain.
Nous pouvons relever trois choses. La première c’est que l’on passe de « qui est mon prochain ? » question posée par le maître à la question de Jésus de qui on se fait le prochain. Avec cet autre conseil de
vie fait par Jésus : « Ce que tu voudrais que les autres fassent pour toi, fais-le aussi pour eux » (Lc 6,31)
Ensuite, cette l’importance de se faire proche, de ne pas chercher à éviter ceux qui risquent de perdre la vie, est soulignée par la parabole elle-même, parce que la descente de Jérusalem à Jéricho, c’est la mort
assurée si l’on est blessé. Le Pape François a commenté en Fratelli Tutti, en évoquant la situation internationale, la tentation du repli sur soi. Et l’interpellation à vivre vraiment la fraternité universelle
« tous frères » « fratelli tutti », vécue par nos bienheureux Célestin et Michel. L’Eglise peut et doit être cette auberge qui accueille. Et c’est le cas, dans notre paroisse et dans bien d’autres lieux nous voyons
tous ces efforts de beaucoup pour accueillir et c’est très important.
Car et c’est le troisième point, c’est Jésus lui-même qui s’implique dans notre monde, lui qui est le samaritain qui descend dans notre monde. On médite cet Evangile dans en catéchèse d’adulte, au passage,
à laquelle je vous invite à vous inscrire ; on voit Jésus qui sort de la Jérusalem céleste d’auprès de Dieu pour rejoindre notre humanité blessée.
Mais, il est aussi celui qui est blessé, ce que vous avez fait à l’une de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait. Mais il est aussi enfin, l’aubergiste, « la tête du corps de l’Eglise, dont parle Paul.
En tous cas de Jésus est clair : « va et toi aussi, fais de même »…fais ainsi tu vivras.
Comme toi-même
Ceci dit, je pourrais m’arrêter là, mais si j’avais été à la place du docteur de la loi, j’aurais eu une question à poser à Jésus : que veut dire aimer son prochain comme soi-même ? Comme soi-même ?
Aimer comme Jésus, nous venons de l’entendre. Mais comme soi-même, cela veut dire s’aimer. A-t-on le droit ? Il ne s’agit pas ici d’égoïsme, mais réalisme spirituel. Mais, savoir s’aimer, d’abord reconnaître
l’être étonnant que chacun de nous est. Avoir confiance en soi parce que Dieu nous fait confiance en nous confiant nos frères. Mais aussi, c’est dans ces engagements savoir se respecter soi-même. Il y a un risque
réel à l’épuisement si l’on ne prend pas garde, à ce que l’on appelle parfois la pathologie du don.
Aussi je me permets de citer Saint Bruno, fondateur des chartreux ordre exigeant dans une lettre à son frère Raoul. Lettre importante en cette période : « J’habite un désert de tous côtés éloigné des habitations.
Son charme, son air sain et tempéré, la plaine vaste et agréable qui s’allonge entre les monts, avec ses près verdoyants et ses pâturages en fleurs, comment en parler dignement ? … 5. Mais pourquoi m’attarder à
tout cela ? Pour le sage autres sont les plaisirs, infiniment plus doux et plus utiles, parce que divins.
Malgré tout, quand la rigueur de la discipline régulière et les exercices spirituels imposent des fatigues à l’esprit trop fragile, celui-ci trouve soulagement et repos dans ces agréments. L’arc, en effet, à demeurer
sans relâche tendu, perd de sa force et n’est plus en état de servir. » Prenons soin de nous-même pour être à même de prendre soin des autres.
Ainsi pourrons nous aimer notre prochain comme nous-même et suite au prochain épisode : le commandement de l’amour de Dieu.
Michel Leroy, curé
Dt 30,10-14
Ps 18 13/07/2025
Col 1,15-20 Bx Célestin et Michel en Val de Cens
Lc 10,25-37